Festival d’Aix-en-Provence : Carmen, un défi écologique relevé

Dernière modification le 03/07/2017 - 00:00
Festival d’Aix-en-Provence : Carmen, un défi écologique relevé

Le 4 juillet au Grand Théâtre de Provence, le public aixois sera témoin de deux révolutions : le retour de l’opéra de Bizet 60 ans après sa dernière représentation au Festival d’Aix, et la découverte du premier décor 100% éco-conçu par les ateliers du Festival.

Il aura fallu seulement 3 années au Festival pour atteindre cet objectif écologique; 3 années de recherches, d’analyses et de tests menés grâce au soutien de l’ADEME et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

L’histoire a débuté en 2012, lorsque le Festival d’Aix, conscient de son impact sur l’environnement, a décidé d’agir pour faire face aux 40 tonnes de déchets générés par la construction et le déstockage de ses décors.

Deux ans plus tard, après avoir réduit de 20% le coût de gestion de ces déchets par leur tri méticuleux, le Festival s’est lancé dans un projet d’éco-conception, en suivant les principes éprouvés par l’industrie.

Accompagnés par le Pôle Eco Design, consultant en éco-conception, le bureau d’études et les ateliers du Festival ont alors élaboré de nombreux outils, testé de nouveaux matériaux et réuni autour de ce thème des structures culturelles volontaires et motivées. Guide méthodologique, matériauthèque, calculateurs d’impact financiers, environnementaux ou de fin de vie, leur permettent aujourd’hui d’analyser chaque étape du cycle de vie d’un décor, allant du choix de la matière première en passant par la construction , le transport, l’utilisation puis l’élimination.

Tous les acteurs, intervenant à un moment où à un autre dans la vie du décor, sont aujourd’hui associés au projet : metteurs en scènes, scénographes, fournisseurs, coproducteurs, constructeurs sans oublier les machinistes, primo utilisateurs des décors.

Prenant la suite des expérimentations menées sur Alcina, l’Enlèvement au Sérail (productions 2015) ou plus récemment sur Cosi Fan Tutte, le décor de Carmen peut se prévaloir de l’absence totale de polystyrène, matériau portant incontournable dans la scénographie des spectacles, et à ce jour malheureusement irremplaçable pour les structures monumentales. Il a également bénéficié de nouveaux process de construction et de la complicité du metteur en scène russe, Dimitri Tcherniakov.

 

Ce dernier, souhaitant décorer les murs de pierres de travertin, soigneusement sélectionnées chez un fournisseur de matériaux de construction, a validé l’imitation en liège sculptée avec minutie par les décorateurs du festival.

 Le Festival d’Aix achève donc la première phase de son projet éco-conception par un succès, mais reste prudent face au travail qu’il y a encore à mener, chaque nouveau décor représentant autant de nouveaux défis. Pour y parvenir, le Festival a répondu à un nouvel appel à projet triennal de l’ADEME et la région Provence Alpes-Côte d’ Azur.

Objectifs principaux de cette deuxième phase : mettre l’accent sur la logistique des tournées, fédérer un réseau d’acteurs culturels et développer des outils collaboratifs, tout en participant à des projets structurant régionaux, nationaux ou internationaux, tel que Circul’Art en Ile-de-France, et en s’inscrivant sur le territoire par un maillage des acteurs locaux de la logistique, des matériaux ou des déchets .

 Et, bien évidemment, trouver une alternative au polystyrène pour les structures monumentales reste l’ambition prioritaire du Festival d’Aix. Contact Développement Durable : veronique.ferme@festival-aix.com / 04 42 14 43 65 -06.15.61.45.15

Partager :
Auteur de la page
Diarra Kane

Chargée d'affaires

Modérateur
Diarra Kane

Chargée d'affaires