Le Réchauffement climatique : les élus savent désormais à quoi s'en tenir dans leurs territoires

Dernière modification le 30/03/2012 - 15:42

Selon une étude du ministère de l'Ecologie, les jours de canicule pourraient doubler, voire quadrupler, sur la période 2021-2050, dans le quart sud-ouest de la France, et les jours de neige diminuer de moitié sur le Massif central. Collectivités et entreprises sont invitées à s'adapter.

Combien de jours de canicule les Bretons devront-ils supporter d'ici à 2050 ? Combien de jours de neige en moins, et donc d'occasions de ski en moins, faut-il redouter dans les stations auvergnates ? Quelle sera la durée des épisodes de sécheresse dans le Sud-Ouest ? Autant de questions qui ne resteront plus sans réponses. Le ministère de l'Ecologie vient de mettre en ligne sur son site Internet (1) le résultat d'un impressionnant travail de recherche scientifique permettant d'apprécier localement le réchauffement climatique.

Le « zoom » est plutôt précis : les projections climatiques par région basées sur les travaux du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ont une résolution de 8 km sur la France métropolitaine. Les deux rapports publiés par l'Onerc (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique) proposent trois scénarios de réchauffement : hausse de 1,4 à 1,9 degré des températures d'ici à la fin du siècle pour le plus optimiste, de 2,2 à 2,7 degrés pour le plus mitigé et de 2,9 à 3,5 degrés pour la vision plus pessimiste.

Si cette dernière se vérifie, le Massif central aura pratiquement perdu tout son manteau blanc en 2100. Sur la seule période 2012-2050, plus proche de nous, le nombre de jours de neige aura fondu de moitié. A la même échéance, la période caniculaire dans le Sud-Ouest va passer de 8 à 32 jours ! La sécheresse va s'y intensifier, ainsi que dans le Sud-Est, mais de façon moins homogène. « Dans le Nord-Est, où l'on ne connaît pas ce phénomène, certains territoires vont se trouver en situation critique », signale un expert du ministère de l'Ecologie. Cette montée du mercure ne sera évidemment pas sans conséquences. Avec les épisodes de sécheresse prolongée, les sols argileux vont bouger, fragilisant les fondations des maisons. Un phénomène déjà observé dans le centre de la France lors de la grande canicule de 2003. En montagne, la pluie qui supplantera la neige va modifier le régime des cours d'eau et il sera plus difficile d'irriguer dans certaines régions. L'agriculture n'est pas le seul secteur concerné. La hausse du niveau de la mer de 18 à 59 centimètres d'ici à la fin de ce siècle, s'annonce problématique pour certaines cités portuaires. Une situation à laquelle la ville de Saint-Malo est exposée.

Des normes à réviser

Les rapports dévoilés par le ministère de l'Ecologie vont lui permettre, ainsi qu'à toutes les collectivités locales et toutes les entreprises qui le souhaitent de prendre la mesure des efforts à réaliser pour préserver leur patrimoine et leurs activités. La publication de cette masse d'informations s'inscrit en effet dans le droit-fil du Plan national d'adaptation au changement climatique, présenté en juillet dernier, en application du Grenelle de l'environnement. Ce plan fixe un certain nombre d'orientations à prendre. Certaines normes, concernant les infrastructures de transports notamment, devront être révisées. S'il gèle moins fréquemment et moins intensément en Alsace, les revêtements routiers devront évoluer.

Cette obligation d'anticiper incombe aux conseils régionaux et aux préfets de régions, lesquels ont jusqu'au 30 juin prochain pour boucler leur schéma « climat, air, énergie ». Fin 2012, viendra le tour des villes. Pus précisément, les agglomérations de plus de 50.000 habitants, qui sont tenues d'élaborer des plans d'adaptation.

Sources : http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0201981018263-rechauffement-climatique-les-elus-savent-desormais-a-quoi-s-en-tenir-dans-leurs-territoires-307720.php

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