LES BIOPLASTIQUES BIODÉGRADABLES ET COMPOSTABLES ÉTAT DES LIEUX

Détails
  • Auteur : Sphere
  • Date de publication : 2019-09-10
Description

De nombreuses recherches scientifiques sont aujourd’hui menées en France et en Europe mais aussi dans d’autres pays du monde, comme la Chine ou les États-Unis sur les « bioplastiques ». Depuis 20 ans, des innovations intéressantes sont apparues sur le marché et ont été développées à grande échelle. Ainsi, dans de nombreuses villes d’Europe et dans certaines agglomérations françaises, des sacs en bioplastique biodégradable et compostable sont déjà utilisés pour collecter les déchets organiques ménagers. Lorsqu’ils sont à la fois « biosourcés », c’est-à-dire fabriqués à partir de ressources biologiques le plus souvent végétales, et « biodégradables », c’est-à-dire complètement décomposés et assimilés par les micro-organismes dans des conditions définies, les bioplastiques permettent de limiter considérablement l’impact environnemental de ce matériau, tant en termes de préservation des écosystèmes naturels que d’émissions de gaz à effet de serre et de préservation des ressources fossiles. Ils s’inscrivent parfaitement dans les feuilles de route de l’économie circulaire du gouvernement français et de l’Union européenne. Évoluant avec les avancées de la recherche et de l’innovation, le sujet fait intervenir des notions relativement complexes sur lesquelles des confusions sont possibles. C’est aussi un sujet sur lequel circulent bon nombre d’a priori, d’idées reçues ou d’opinions plus ou moins fondées. Dans ce contexte, ce rapport d’information a pour objectif de dresser un état des lieux des connaissances scientifiques sur les bioplastiques biosourcés, biodégradables et compostables, et d’expliquer en quoi ces nouveaux matériaux représentent une solution intéressante – parmi d’autres – pour améliorer notre gestion des déchets.

Pour nous aider dans ce travail, nous nous sommes appuyés sur l’expertise et le sens pédagogique de trois chercheurs qui connaissent bien le sujet et ont accepté de répondre à nos questions : Nathalie Gontard, directrice de recherche à l’Inra, Stéphane Bruzaud, enseignant-chercheur à l’Université Bretagne Sud et Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS. Nous nous sommes également largement inspirés de leurs publications scientifiques ou de leurs conférences publiques. Ils nous éclairent tout au long de ce rapport d’information, même si, bien sûr, ils ne sont engagés que par les propos qui leur sont explicitement attribués. Comme le résume Stéphane Bruzaud,

« l’idée est de fabriquer des plastiques avec une autre ressource que le pétrole, des végétaux par exemple, et qui, en fin de vie, vont pouvoir se décomposer naturellement, sans persister des années ou des décennies dans l’environnement ».

« Aujourd’hui la recherche travaille sur des polymères qui existent déjà à l’état naturel, synthétisés soit par des végétaux (amidon, cellulose, etc.) soit par des micro-organismes (PHA), et qui se biodégradent rapidement en conditions naturelles, précise Nathalie Gontard. Ils peuvent être fabriqués à partir de résidus de l’agriculture ou de l’agroalimentaire, pour ne pas entrer en concurrence avec les terres agricoles destinées à l’alimentation humaine ou animale. »

Jean-François Ghiglione rajoute

« les bioplastiques doivent répondre à la fois à l’utilisation raisonnée des ressources biologiques, garantir une biodégradation complète dans des conditions de l’environnement ou par des procédés de recyclage tels que le compostage, et ne pas être toxiques pour les espèces naturelles. La science apporte aujourd’hui plusieurs innovations d’avenir dans ce domaine de l’écoconception durable, qui fait partie de l’économie circulaire ».

Les bioplastiques biosourcés et biodégradables ne vont évidemment pas régler d’un coup de baguette magique tous les problèmes liés aux externalités négatives de l’économie des plastiques. Ils ne vont pas non plus se substituer à l’ensemble des polymères utilisés aujourd’hui. Ils ne représentent pas plus une solution unique qui exclurait toutes les autres. Mais il serait dommage de se priver, pour de mauvaises raisons, d’une solution intéressante de recyclage organique, complémentaire du recyclage matière, qui prend notamment tout son sens dans la valorisation des biodéchets, dont il est indispensable et urgent de développer la filière.

À l’initiative de ce rapport d’information, le Groupe SPHERE, groupe familial français indépendant et leader européen des emballages ménagers, et KANEKA, groupe japonais spécialisé dans la chimie, souhaitent apporter toutes les précisions nécessaires sur le sujet des bioplastiques biosourcés, biodégradables et compostables, afin que les citoyens et les responsables politiques puissent prendre leurs décisions en connaissance de cause, sur la base de l’état actuel des connaissances scientifiques.


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